DB-COACH DE ROBERT SOBEAU : LA RÉSURRECTION
Je ne vous ferez pas l’offense de vous présenter Robert Sobeau, si vous êtes amateur de DB ou tout simplement un internaute assidu du site du PRT, les présentations ont été faites.
Dans cet article il sera question uniquement du coach auquel Robert Sobeau a redonné vie, il y a bien longtemps, à partir d’une épave (le mot n’est pas trop fort) acheté à Dumontan, un marchand de voiture bien connu à l’époque.
L’avant a été modifié certainement suite à un accident.
Pas de mécanique, une planche de bord qui n’en avait que le nom
Le plancher était maintenu par deux madriers ! Un véritable cauchemar !
Comme pour le petit cheval de Brassens, qu’il avait donc du courage ce Robert Sobeau pour entreprendre une telle tâche !
Mais le résultat est là !
Après 1.700 heures de travail sur 2 ans et demi, la voiture est comme neuve, mieux que sortie d’usine si on se base sur la qualité du travail personnel réalisé.
Robert a tiré les empreintes et refait tous les moules à partir d’un coach 1961 existant, celui d’un ami qui vit dans l’Indre.
Ces moules qui sont aujourd’hui à l’Amicale DB.
A partir de ces moules, tous les éléments de carrosserie ont pu être réalisés.
Il a fallu ensuite découper tous les morceaux de plastiques irrécupérables à l’avant
Comme à l’arrière et sur les côtés
Le châssis était bien rouillé et tordu à l’avant suite au choc supposé cité plus haut. Là aussi, tout était à reprendre
Pour les détails de cette restauration, écoutons ce que nous dit Robert Sobeau :
« Il faut avant tout retirer la carrosserie de son châssis en faisant attention de bien démonter tout ce qui les réunit : les 14 fixations ainsi que les canalisations, freins, essence, accessoires, etc… et surtout démonter les quatre ouvrant, sièges ; afin que la carrosserie soit allégées au maximum.
La carrosserie sera positionnée sur une plate-forme (marbre) très rigide de 1,70 m de long minimum et 1,80 m de large environ, de façon à ce que les deux surfaces planes côté pilote et passager viennent reposer sur cette plate-forme .
Il faut prendre soin à ce que les deux côtés du tunnel (fixation sur les trois pattes de chaque côté de la poutre) reposent et soient bien fixés.
Ensuite de chaque côté de la fin des pièces du plancher (c’est-à-dire le raccord avec le bas de caisse) il faudra mettre un tasseau en bois d’une épaisseur de 17,5 x 20 mm sur toute la longueur, soit environ 1,10 m maximum, de façon à ce que le plancher vienne se poser dessus..
Quand cette opération sera terminée le plancher et la caisse auront retrouvé leur position d’origine. Il sera alors possible de caler correctement l’avant et l’arrière du coach, d’ajuster les ouvrants.
Car le plancher d’une épaisseur de 2,5 mm est complètement en porte-à-faux à cet endroit et supporte le poids d’une personne de chaque côté ainsi que les sièges et accessoires. C’est pourquoi volontairement nous avons relevé le plancher de 17,5 mm afin de travailler contre l’affaissement. »
Quant aux portes, elles posent de gros problèmes de mise en place et d’ajustage, comme j’ai pu m’en rendre compte sur notre coach du LM-Classic et que Gérard Dantan n’a pas réussi à redresser, donnant une fois encore à ces éléments une fâcheuse tendance à l’indépendance.
Là encore, écoutons les conseils de Robert :
« Il faut tout d’abord vérifier :
– les soudures des pieds de porte sur les doublures intérieures bas de caisse et la carrosserie extérieure, car la rigidité est obtenue par la planche de bord, les pieds de porte et le tablier qui est soudé au plancher, le tout formant un cadre très rigide.
– Les charnières qui peuvent s’ouvrir sous l’effet du poids de la porte à cause de son porte-à-faux quand elle est ouverte. Un gousset peut être soudé pour renforcer et éviter ce genre de défaut.
– Les axes de charnières qui prennent du jeu dans leur logement.
On peut aussi observer des bagues en acier d’un diamètre intérieur de 16 mm qui sont noyées dans le plastique pour permettre aux vis de 8 x 45 (tête fraisée soudées aux charnières destinées au réglage) de bouger à l’intérieur et éventuellement de mettre une cale d’épaisseur sur la charnière du bas, de façon à relever la porte.
Attention au gauchissement des portes, bien souvent les portes latérales n’affleurent plus avec la carrosserie dans sa parte arrière basse. La cause en est l’affaissement de la porte dans le temps et de ce fait les caoutchoucs d’étanchéité ne se logent plus dans la feuillure du panneau intérieur et renvoie qui prend cette déformation.
Le remède c’est un montage à blanc de la porte avec des cales en bois de 10 mm collées dans la feuillure et une cale d’épaisseur sous la porte et le bas de caisse (entrée de porte), le tout fixé avec des presses de façon à ce que la gâche et la serrure verrouillent la porte jusqu’à l’affleurement avec le haut de la carrosserie.
Mesurez l’épaisseur débordante de la porte en bas. Il restera à démonter la porte et à découper, dans l’arrondi du panneau intérieur, entrant dans la carrosserie, une fente de l’épaisseur du débordement finissant en biseau en remontant vers la serrure et passant également sous la porte.
Refaire l’opération de maintenance par des presses jusqu’à ce que le bas de porte affleure avec la carrosserie.
Ne pas oublier de nettoyer et de disquer l’intérieur et l’extérieur à l’endroit de la soudure avant de fixer la porte. »
Concernant les autres pièces de carrosserie équipant le coach (charnières de porte, supports, axes d’articulation, étriers de capot avant, biellettes d’ouverture de capot avant et coffre arrière, tous les inserts métalliques noyés dans le plastique, etc) ils étaient fabriqués dans l’atelier des châssis, donc à refaire aujourd’hui.
LES ACCESSOIRES
Les phares carénés sont ceux des ID ou DS.
Les feux arrières arrondis qui équipaient les coaches depuis 1954 se trouvent chez les anglais toujours à la pointe des restaurations des véhicules d’époque ou d’occasion, car cet élément équipait un nombre élevé de voitures de série.
A partir de 1958, ce sont les feux de 403 qui furent utilisés, comme sur le coach de Robert Sobeau.
Le réservoir d’essence est à la base celui du Citroën type HY, mais embouti du logement de la roue de secours à faire avec un maillet en bois.
Pour les capots, les serrures de Dyna Z peuvent être utilisées
Pour les cadrans Jaeger de la planche de bord, on les retrouve sur les camions Saviem ou les voitures Lancia, mais sans le sigle DB.
Les poignées intérieures des portes latérales, elles équipaient certaines Renault.
Le comodo code / phares était monté sur des camions Willème (l’ami Hervouet en avait acheté une caisse).
Certaine de ces pièces doivent être modifiées pour être montées dans le coach.
Côté sellerie, elle a été refaite complètement à partir de gabarits et les sièges ont été reconstruits entièrement par Robert, jusqu’au volant, tourné par ses soins. Quant à sa jante en bois, Robert connaît cet élément aussi bien que Nardi !
Cette voiture participa à de nombreux concours d’élégance et Robert Sobeau récolta une belle moisson de coupes !
Hélas, comme tout être humain, l’âge avance inexorablement avec sa cohorte de difficultés physiques que cela entraine inéluctablement, Robert a du se séparer à regret de son enfant.
Aujourd’hui la voiture fait partie d’une collection privée près de Toulouse.
Pour résumer ce retour à la vie, je vous ai monté une petite vidéo de 5 mn qui résume les 2 ans et demi passés afin de ne pas oublier cet homme qui a fait de sa passion, sa profession pour notre plus grand plaisir et celui de René Bonnet.
Charly RAMPAL
(Sur des informations de Robert Sobeau, Photothèque : Charly Rampal, film : émission télé « Aujourd’hui / hier » de Vincent Perrot.