En ces temps difficiles où le prix du brut ne cesse d’augmenter entrainant une flambée des prix de l’essence à la pompe, notre bicylindre a toujours été un modèle de sobriété, grâce à son excellent rendement.

Les Dyna Z et PL17 témoigneront de ces qualités à travers les différentes épreuves basées sur l’économie de carburant dont les célèbres « Mobil Economy Run » viendront témoigner par les chiffres.

Si la sortie de la 24 en juin 1963 donne plutôt l’image d’une voiture sportive dédiée à remporter des victoires en rallyes, il n’en demeure pas moins que le Tigre peut se transformer en chameau, pour peu que son conducteur sache utiliser chaque centilitre du précieux mélange air/essence.

Ainsi, dès sa sortie, la 24 participera aussi aux concours d’économie pour y gagner ses lettres de noblesses et enrichir encore le long palmarès démarré en 1956 et dans lesquels Panhard s’est imposé chaque année.

C’est donc au Mobil Economy Run de 1964 que la 24 affrontera la production en cours dans une épreuve tenant compte de la consommation, évidemment, mais aussi du poids de la voiture et de la distance parcourue.

Lors des dernières épreuves, bien des automobilistes s’étaient montrés sceptiques : « ce n’est pas difficile, disaient les uns, de rouler à 40 de moyenne ! ». « Et les descentes moteur coupé » renchérissaient les autres !

Voulant prouver que les performances réalisées n’étaient dues à aucun truquage, les organisateurs ont, sur le parcours routier, créé des épreuves à vitesses variables suivant les cylindrées et ce, non seulement sur circuit, mais aussi en montagne. L’épreuve sur circuit, en l’occurrence Albi, pénalisant en centilitres (1cl par seconde de retard sur les temps prévus).

Cette formule durcie nous a valu une augmentation de la consommation dans toutes les catégories, mais comme le faisait fort justement remarquer François Landon de la Régie Renault, les consommations enregistrées sont plus près de la moyenne avec des pilotes avertis.
Réaliser 89 de moyenne par exemple sur le circuit d’Albi pour une R8 major est quand même une performance de même les 100 km/h requis aux Citroën, Peugeot et Ford Taunus.

Et pourtant sur ce circuit d’Albi, la majorité des concurrents ont accompli la moyenne imposée.

Les vainqueurs sont répartis en cinq classes selon la cylindrée.

Le 9ème Mobil Economy Run a donné son verdict : 1.416 km de routes souvent fort mauvaises, un temps exécrable pendant une grande partie de l’épreuve.
Les 550 km disputés de cette étape sous la pluie, la neige fondue et le brouillard, rien n’incitait le concurrent à l’économie.

Après maints calculs, les résultats sont enfin connus.

Il faut l’admettre, pour la majorité des spectateurs les comptes sont stupéfiants. Que des voitures, rigoureusement de série, lestées des 3/4 de leur charge utile, puissent tenir sur la route des moyennes supérieures à celles réellement atteintes par la plupart des automobilistes, tout en consommant des quantités de carburant aussi faibles, parait tout à fait invraisemblable.

Et pourtant, si ! Pour preuve, les trois Panhard 24 en tête de leur catégorie :
1 – Parayre – Pineau ont consommé 5 litres 02 aux 100 km !
2 – Courbe – Molina, 5 litres 17
3 – Favières – Lelong, 5 litres 64

Déjà dans le concours d’efficacité disputé en prologue du Run sur le circuit de la Sarthe, Panhard avait classé trois 24 en tête, la première consommant 4 litres 32 à une vitesse moyenne de 83,72 km.

Après avoir disputé l’épreuve d’efficacité, les 31 engagés prirent la route pour Vichy, terme de la première étape du concours de consommation.

Le lendemain, les concurrents affrontèrent les routes sinueuses du Massif Central et gagnèrent Albi où ils eurent à effectuer 10 tours du circuit à une vitesse moyenne horaire élevée.
Cette étape, particulièrement difficile, fut marquée par l’abandon de quatre voitures.

Avant d’arriver à Pau, les 27 concurrents restants durent franchir plusieurs cols pyrénéens et effectuer deux parcours chronométrés sur routes gardées, l’un de 9km500, l’autre de 18km500.

Plus sévère encore que les épreuves précédentes, en raison de nombreux contrôles horaires et des parcours chronométrés, ainsi que par les contrôles techniques, tant au départ qu’à l’arrivée, le 9ème Mobil Economy Run, va ainsi révéler les excellentes performances de la 24 en classe II de l’équipage toulousain Parayre – Pineau.

Les nombreuses difficultés qui émaillèrent ce parcours ont fait monter les consommations par rapport aux années précédentes.

Elles auront permis aux équipages victorieux de tirer le meilleur parti de leur voiture et de confirmer le succès de cette épreuve organisée par l’Association Sportive de l’Automobile Club Basco-Béarnaise avec le concours de la Mobil Oil Française.

Charly RAMPAL