C’est à compter du 1er octobre 1956 que la Dyna Z a été introduite aux Etats-Unis pour offrir au marché américain une voiture venant de l’Europe avec un palmarès sportif annonciateur de ventes. Mais dès le printemps suivant, Citroën décide d’intégrer la Panhard à sa gamme américaine qui comprend déjà la 2cv et la DS.

La marque du quai de Javel a envoyé là-bas Charles Buchet pour implanter un réseau chargé principalement de diffuser la DS.

Mais pour élargir un peu plus sa gamme et le champ d’action des concessionnaires, il pense que la Dyna Z fera l’affaire pour combler ce vide entre les deux extrêmes de son catalogue.

Les modèles diffusés à partir de ce moment ne sont plus semblables à ceux destinés à la clientèle française, essentiellement en raison de nouvelles normes en matière de signalisation lumineuse, qui impose, notamment, les phares « sealed beam » à l’avant, sous lesquels un clignotant a été rajouté à la place des flammes bicolores en bas du pare-brise. .

L’anti-brouillard n’est pas monté sur les modèles US, et même en finition luxe Spécial et Grand Luxe ou Grand Standing, on trouve la « langue » en aluminium poli des modèles Luxe et Grand Luxe.

A l’arrière, les globes en plastiques ont été remplacés par un ensemble de doubles feux ronds.

LES ARGUMENTS DE VENTE

Pour vendre la Dyna Z, Citroën se base sur tris axes :

  • L’économie d’une petite voiture au niveau de sa consommation de carburant
  • Le confort d’un grande voiture (4 portes et de la place pour toute la famille, mais on se garde d’en mentionner le nombre, car le gabarit des américains est déjà important !)
  • Le comportement d’une voiture de sport, grâce à ses performances étonnantes (85 miles an hour top speed) appuyé par ses victoires en compétitions et en particulier aux 24 Heures du Mans qui est pour eux, la plus grands course d’endurance in the world.

Pour résumer, la Dyna Z, c’est 3 voitures pour le prix d’une.

Charles Buchet joignant le geste à la publicité, va lui-même participer à quelques rallyes ou à des courses d’endurance sur 24 heures.

126 voitures seront vendues en 1957 par le réseau Citroën, puis 283 en 1958, chiffre qui sera le maximum atteint en une année, d’où cette photo impressionnante d’un quai envahi par les Dyna Z

.

En 1959, une centaine de Dyna trouve encore acquéreurs, avant de céder la place à la nouvelle PL17, dont je parlerai dans un autre article spécifique.

Ces chiffres sont évidemment plus que modestes face au succès que la rivale française, la Dauphine, s’est vendue en 1959 à plus de 118.000 exemplaires, avant de connaitre une raclée magistrale en 1960 par la faute d’un service après-vente insuffisant.

PETIT RAPPEL HISTORIQUE

C’est Robert Perreau, dont la société French Motor Inc. est établie à Los Angeles, qui importe les premières Panhard aux Etats-Unis après la guerre.

Il écoule une cinquantaine de Dyna Junior de 1953 à 1956 dont n voit ci-dessous le modèle présenté au Salon d’Hollywood d’Octobre 1953

et présente la Dyna Z1 dès février 1954, à l’occasion du salon de New-York.

Il assure ensuite la diffusion de cette « passenger sport car par excellence » de façon symbolique, jusqu’à la fin de l’année 1956.

Citroën Cars Corporation, qui a son siège au numéro 300 de la prestigieuse Park Avenue, à New-York, et dont le principal distributeur se situe sur la côté Ouest, à Beverly Hills, est alors logiquement chargé d’assurer la distribution des Dyna aux côtés de 2cv et DS sur le territoire américain.

LES TARIFS

Tarifée en 1958 juste sous la barre des 2.000 dollars (1995 dollars pour la berline Grand Standing), ce qui la situe entre la Simca Aronde à 1745 dollars et la Peugeot 403 à 2250 dollars, la Dyna est plus chère que la Studbaker Scotsman deux portes à 1795 dollars ou que la Rambler Américan à 1775 dollars, mais moins que la Chevrolet de base à 2013 dollars.

Dans ce pays où les moteurs V6 et V8 sont monnaies courantes avec un feulement proche du velours, il fallait faire preuve d’une belle originalité pour se balader avec un bicylindre pétaradant sans compter l’absence de chromes massifs, de calandres agressives et d’ailerons pointus !

LES CATALOGUES ET PUBLICITES

Pour attirer les américains nostalgiques du beau Paris, il fallait rappeler cette ville mythique par son symbole : une Tour Eiffel.

Une publicité qui met en valeur la consommation d’essence sur un territoire où cet argument n’a que peu d’intérêt, sauf peut-être à cette époque, juste après la crise de Suez.

Publicité mettant en avant les 3 arguments cités tout au début.

Une autre sur son habitabilité :

Charly  RAMPAL  (Archives Panhard)