Bonnet Edouard ancien ouvrier de chez Tirbois à Niort s’installe à Parthenay vers 1941 , Boulevard Edgard  Quinet derrière la gare où son atelier est mitoyen des écuries du père Blanchard marchand de chevaux . 

Les lignes qui suivent ont été écrites, suite au recueil en 2004, par Deux Sèvres Auto mémoire, du témoignage de Robert Blanchard, dit Bobby, Parthenaisien.

Bonnet construira en 1954, un joli coupé sport aux lignes très élégantes   (son frère Robert est aussi un ancien Tirbois)

L’atelier de carrosserie s’appelle d’ailleurs Bonnet Frères.

Ils ont fabriqué dans les années 1954-1956, des carrosseries spéciales sur châssis Panhard.

La première avait un parebrise en deux partie, la voici immatriculée W0 fraichement mise en circulation.

3 voitures sont connues : En 1954, l’atelier des Frères Bonnet construit une carrosserie en aluminium pour le compte de Monsieur Bellet de Bourneau (Vendée).

Cette carrosserie habille en voiture de course, un châssis Panhard 5cv n°055.880 livré le 7 juillet 1953 à la Concession PL de Niort.

C’est un des plus anciens ouvriers, René Moreau, qui exécute la plus grande partie de travail (selon un article de la Nouvelle République de 1954) .

Il est signalé que la carrosserie de cette voiture ne pèsera que 69 kg dont 24 de structure et 45 de minces plaques de revêtement en alliage d’aluminium.

En 1954, deux tanks profilés.

L’un de ces tanks, doté d’un 750cc, a pris part aux 24 Heures du Mans1956, aux mains de  Héry et Pailler garagiste de la Trimouille (Vienne 86)

Les deux autos sont toutefois différentes (on voit celle du Mans en médaillon).

Cette Panhard n°51 qui pris place sur la ligne de départ des 24 h en 1956 avec Hery et Pailler comme pilotes ne fit que quelques tours, le pilote Hery se tuant lors d’un dépassement où voulant laisser place à son poursuivant il attrapa la berne et perdit le contrôle de son bolide qui ne lui laissa aucune chance.

C’est une des nombreuses pages noires de l’automobile qui succédait de trop près à la disparition tragique d’Edouard Bonnet qui deux mois plus tôt en Mars 1956 se tuait au volant d’une 203 équipée d’un compresseur, voiture avec laquelle Bonnet voulait participer à des compétitions en la faisant piloter au dénommé Robert Blanchard dit Bobby fils de son voisin marchand de chevaux.

Robert Blanchard, quand à lui, débute les rallyes en 1948 1949 avec Maurice Emery sur Traction 11 modifiée, atteint par le virus il participe à quelques courses dont celle de La Rochelle en 1953-54, course à laquelle il se fait remarquer.

Il est alors âgé de 22 ou 23 ans et fait partie de l’écurie de Gâtine.

A cette époque Georges Lamouroux est président de l’écurie de Gâtine (dont font partie jojo Lebert , Claude Hugon , Jacques Géhant, Maurice Emery;…..)

La 203 gonflée, très rapide, est préparée pour participer au rallye des Deux-Sèvres.

Lors d’une séance d’essais à Ste Néomaye où un parcours chronométré est prévu.

Bobby prend le volant, Edourd Bonnet est à un bout du parcours, un autre Bonnet est situé à l’autre bout pour évaluer le temps réalisé par le jeune Bobby pilote prometteur.

Après les essais Edouard Bonnet prend le volant pour lui-même essayer son auto, mais dans le virage des Fontenelles pris à vive allure, de nuit, Edouard loupe une vitesse, il perd le contrôle de la 203 qui part en tonneaux sur 150 mètres avant de s’immobiliser.

A son bord les trois occupants sont les deux frères Bonnet et Bobby .

Edouard Bonnet est éjecté par le toit ouvrant et écrasé par l’auto , Bobby est inanimé, grièvement blessé au bras, quant au deuxième Bonnet situé à l’arrière, il n’est que légèrement blessé.

Les premiers arrivés sur les lieux, sont jojo Lebert et Marcel Fouché (ancien président de l’automobile club des Deux-Sèvres) qui faisaient aussi des essais ce soir là.

Ils emmèneront Bobby à l’hôpital qui apprendra le décès de son ami plus tard, après avoir été opéré par le docteur Lafitte.

Le bras broyé de Bobby sera sauvé après un très long séjour hospitalier et plusieurs interventions.

Le docteur Jabot, se liera d’amitié avec le jeune pilote dont la carrière s’arrête après cette catastrophe.

C’est ce même Docteur Jabot qui possédera une des quatre Panhard Plantivaux…

Aujourd’hui, un exemplaire circule sur les routes du Morbihan. Elle avait participé au RIPL d’Erdeven.

Son propriétaire m’a raconté :  » Édouard Bonnet à construit cette voiture pour lui et l’avait nommé mon petit plaisir. Après son décès, sa femme a repris l’entreprise  de Pparthenay pendant quelques années mais malheureusement les archives ont été détruites. Je suis en contact avec son petit fils qui habite à la réunion. »

Charly RAMPAL    (D’après le journal « Nouvelle République » de 1954 et Deux-Sèvres auto-mémoire)