Avec le temps qui passe, les traces historiques de Panhard disparaissent peu à peu des lieus où la doyenne des marques automobiles s’était développée (usine Paris 13, SCMPL Marolles, etc…), .

Heureusement La Prenassaye (côtes d’Armor) est à contre courant de ce phénomène naturel puisqu’une fois encore Panhard se développe dans ce village qui a vu naitre la famille « Penhart » et qui est devenu désormais le sanctuaire Panhard des passionnés de la marque, au point d’avoir été baptisé par la famille « PANHARDVILLE ».

C’est dans le cadre de la fête du patrimoine qu’une manifestation sur 3 jours, allant du 20 au 22 septembre, qu’une centaine de panhardistes s’étaient donnés rendez-vous sous l’impulsion de PCH (Panhard Concept Historique), de la municipalité et de ses agents.

L’objectif général était d’associer l’histoire de Panhard et la culture locale.

Dans cet article je m’en tiendrai essentiellement au domaine automobile, sans oublié de citer les diverses expositions culturelles.

DEUX OBJECTIFS : Inauguration de la fresque et du parc René Panhard.

La fresque :

Elle raconte sur 30 mètres de long, les points clés qui ont balisé la route de l’épopée Panhard principalement dans le domaine sportif.

Magnifiquement réalisée à la main par Jean-Pierre Déréat, elle symbolise son talent et les traces que Panhard a laissé au monde entier, puisque le sport-auto est en lui-même, une publicité naturelle des qualités de la mécanique Panhard que le monde entier avait sous les yeux à travers les médias écrits ou filmés.

L’inauguration du Parc René Panhard :

Autre temps fort de ce rassemblement, l’inauguration du Parc René Panhard sur les lieux mêmes où la stèle en son honneur avait été réalisée et mise en place.

Entourant l’allocution de la Maire de La Prenessaye, les personnalités Panhard étaient présentes : Yves  ROUX, arrière-arrière petit-fils de René Panhard. Sa grand-mère Jehanne Panhard,  fille d’Hippolyte Panhard, était la petite-fille de René Panhard, et son épouse, Anne Delagarde, fille de Louis Delagarde le génial concepteur d’après guerre, Roger Le Douarin, président de PCH et ses deux acolytes, Stéphane et Guy Jouan, J-P Meynard, La Maire de La Prenessaye et son équipe.

Le tout, dans le décor merveilleux de ce coin de Bretagne qui met encore plus en valeur :

Une photo géante sur la maison de M. Hesry qui met au grand jour « Antoinette » et les fondateurs de la marque :

  • Les 37 panneaux pédagogiques sur l’histoire industrielle de Panhard qui sont disséminés dans le bourg et qui permettent de découvrir cette épopée mécanique, à suivre dans mon article du 12 juin 2022.
  • Les 2 machines à bois Panhard dont la mise en place sous le préau n’a pas été facile !
  • Le moteur, 12 cylindres à plat qui équipait le char E.B.R., engin emblématique puisque ce fut le dernier moyen de transport du Général De Gaulle pour sa dernière demeure.

Ce moteur avait été offert par Anne Delagarde, fille de Louis Delagarde, ingénieur, inventeur, concepteur de toute la mécanique Panhard d’après-guerre.

Arnaud, Jean-Pierre, Jean-Claude et les autres…

Venus de leur terre lointaine, il faut saluer bien bas, la venue de 3 hommes clés dans la représentation matérielle de Panhard aujourd’hui.

Jean-Pierre MEYNARD :

Venu de Querrières dans la Haute-Loire avec le Car Panhard qui fut la vedette du film « Les Choristes », comédie dramatique et musicale réalisée par Christophe Barratier , sorti en 2004 où Gérard Jugnot, François Berléand, Kad Merad en sont les vedettes principales.

Pendant 16 heures de route, Jean-Pierre a traversé la France du Puy en Velay vers les Côtes d’Armor sur 800 km, tout seul,  au volant de son Panhard K173, couchant et déjeunant à bord.

A La Prenessaye, quelques privilégiés ont pu apprécier les qualités routières de ce car à travers la campagne, conduit de main de maître par son Propriétaire qui le bichonne et le maintient en état de fonctionnement et luttant contre le pourrissement, entre autres, des boiseries et selleries.

Jean-Claude GUNY

Il est le concepteur du 4 cylindres à plat dont il démontre les qualités mécaniques tant en régime moteur qu’en fiabilité : Panhard l’avait gardé dans ses cartons (sauf pour le militaire) et n’a pas pu le produire suite au véto de Citroën, Jean-Claude l’a fait.

Positionné sur deux véhicules :

  • Une monoplace : ici présente

Une 24 BT : restée chez lui.

Traversant  la France d’Est en Ouest avec son épouse, il n’a pas arrêté de donner toutes les explications techniques de sa conception.

Arnaud TANCHON

Fils de Daniel Tanchon  responsable de la section Sud-Est du DCPL, Arnaud est le digne fils de son père, panhardiste de longue date..

Traversant la France du sud-est au nord-ouest, tractant et conduisant 3 engins exceptionnels de rareté :

Une Scarlett et un châssis de Dyna X.

… et un utilitaire Sherpa-Panhard, pièce très rare en état de marche.

En marge de ces raretés, j’ai pu surprendre Arnaud dans tous ses états !

Comme conducteur…

Comme mécanicien…1

Comme photographe…

Mais avant tout marqué dans le corps et dans l’esprit par la mécanique Panhard…

Les autres…

  • Jean-Paul César, venu avec sa fourgonnette Panhard PL17, qui a fait une démonstration orale de son talent de mécanicien à la fois intuitif, instruit aux pannes et au « comment ça marche… »
  •  Francis AUGNET, de Seine-Maritime ,avec un châssis 24 mécanisé par un autre 4 cylindres.
  • Cette magnifique Grégoire d’avant-Guerre en état de marche et qui nous accompagne à chacune de nos sorties…

Le Taxi Dyna Z et le Junior bodybuildé de notre ami Pierre Daveau..

La Boré de Stéphane dont je vous avais raconté la restauration le 11 novembre 2021 :

Tous les panhardistes venus avec leur monture préférée…

Et enfin, le responsable de la section Bretagne du CPLF, Bernard Le Drogo, venu avec son cabriolet Dyna X,

Roger Le Douarin (PCH) avec son Junior

…et notre ami Mikael Nignol de Plouay avec sa Dyna Z1, entièrement restaurée… Précisons que cette voiture a été vendue par la concession Panhard de Pontivy, à une portée de fusil de La Prenessaye, par le papa de Guy Jouan, un des responsables de PCH, comme quoi, le monde est petit…

Les vieilles canailles :

Deux « fossiles » du début des clubs Panhard dont le premier, le Club Panhard et Levassor France, créé en 1973 par Robert Grandemange, hélas trop tôt disparu, dont deux survivants encadrent ci-dessous Anne Delagarde : Jean-Pierre Meynard et Charly Rampal.

Tous deux , avec la famille Demantes, ont assuré la participation de Panhard aux Rétromobiles, dont le tout premier, créé par Marc Nicolosi et Jean-Pierre Jouët en 1976 sur le site désaffecté de la Gare de Paris-Bastille.

En ce temps là, le salon se déroulait pendant neuf jours (14 au 22 février 1976)… Et nous prenions des jours de congé en conséquence !

Notez que tous les deux personnages portent la même chemise noire badgée « Panhard-DCPL » qui nous habillait lors de ces salons « classieux » où le stand Panhard était à l’entrée du hall principal, au milieu des grandes marques automobile et aujourd’hui hélas, relégué dans le fond d’un hall inconnu au milieu des miniatures et autres accessoires : les temps ont bien changé…

LA CULTURE :

La particularité de cette concentration de voitures anciennes est la cohabitation de l’automobile ancienne et de la culture.

En effet, on a découvert :

– des œuvres d’art dans la salle de la mairie, suivez le fléchage « Sculptures Antoine Kito »

-Dans l’église on a pu admirer une fantastique collection d’anciens phonographes.

-Un couturier de très grand talent qui est spécialisé en costumes bretons.

Un formidable artisan qui crée des œuvres uniques et qui recycle les chutes de métal.

-Une très belle collection de costumes anciens proposés l’association Costumes Passion qui seront des nôtres demain dimanche.

– Une galerie de photos et de portraits bretons proposée par Yves Lamour.

-Quelques très beaux tableaux D Passez voir également, les commerçants près de l’église et dans la salle Philomène.

-Une exposition photographique sur le thème du Clergé et l’automobile dans la salle Jean Paul 2.

Un grand merci à la municipalité :

Sans Isabelle Corouge et tous ses agents municipaux, rien n’aurait été possible !

Je compte sur elle pour les remercier de tout notre cœur de panhardistes et Dieu sait qu’il est gros…

Enfin, par l’équipe PCH sans qui, même pas l’idée n’aurait pu naitre…

Avec un immense focus sur toutes leurs épouses et les bénévoles anonymes qui ont été les supports indispensables au succès de cette manifestation…

The show must go on…

Charly RAMPAL  (Photos : Charly RAMPAL et Yves ROUX)