Un matin, Marc Nicolosi, alors patron de Rétromobile, nous appris que cette année 2004, le thème serait « l’aventure », il ne s’agissait pas de figurer dans le célèbre film de Claude Lelouch, mais de faire un  stand digne de Rétromobile et de Panhard.

Ce fut l’occasion pour le DCPL et son équipe parisienne de se mettre une nouvelle fois en valeur et répondre à ce thème qui n’est pas inscrit aux tabloïdes de la marque plutôt tournée vers le sport-automobile.

Néanmoins, nous avions quelques raids en tête.

Dès que les  médias apprirent que Panhard avait participé à ce type de Raids, je fus sollicité de tous côtés, alors que mon rôle au DCPL n’est pas celui des relations avec la Presse. D’abord pour la réalisation d’une plaquette, puis pour le site de Rétromobile

et enfin pour le magazine « L’Automobile » le n°2 des médias automobile en France.

A cette occasion, j’ai été contacté vers le 6 janvier, par la responsable, Alexandra Legendre : elle voulait faire des photos en studio de la voiture, croyant que c’était une de celles qui avait participé au raid. Celle de Rétromobile n’étant pas prête, je la persuadai de faire son article à travers les photos, ma rédaction et l’interview d’André Pavolini, le photographe de l’expédition que nous avions retrouvé.

Elle accepta aussitôt, puisque le parfum de l’authentique était sauf.

J’ai donc travaillé avec la rédactrice Alexandra Legendre en qui je retrouvais mes trois mots clés : réactivité, fiabilité et efficacité, puisqu’en l’espace de 3 semaines tout fut bouclé.

Ma satisfaction alla au-delà de notre accord, puisque ce ne furent pas 2 mais 4 pages qui seraient en bonne place dans ce grand magazine de l’Automobile, sous le titre :.

De plus cela correspondait à ma philosophie pour Panhard : mettre notre marque au niveau des Grands et sortir de nos étroites limites des magazines de voitures anciennes.

Nous touchons là le grand public de l’Automobile,…

Comme quoi, nous pouvons nous appuyer sur les médias actuels pour sortir nos Panhard de notre petit monde…

Mais cette dernière étape n’était que l’aboutissement de 4 mois de recherche et de travail intenses pour trouver la voiture et la mettre en configuration IC16.

DES BRUMES DE BRETAGNE AUX PROJECTEURS DE RETROMOBILE

Le premier objectif était de trouver la voiture : une PL17 Luxe de 1961 en bon état et complète afin de la restaurer à l’identique une de celles ayant participé à ce Raids d’août 1961, sans défigurer une PL17 en bon état d’un de nos adhérents.

Avec l’accord des dirigeants du DCPL de cette époque, je reçu le feu vert pour me charger de cette ensemble d’opérations à haut risque compte tenu du délai très court.

Motivé par la PL17 Luxe qui avait bercé mon adolescence, j’avais pris l’affaire à cœur.

Je me souvenais avoir vu cette voiture dans la lande bretonne de notre ami Jean-Pierre Allain à Erquy, dévorée jour après jour par les embruns d’un océan si proche.

Aidé par mes deux compères Dantan et Roussel, nous sollicitèrent Jean-Pierre Allain qui bien entendu accepta de nous la vendre et de mettre à notre disposition ses connaissances, dont Jean Moulin d’ Alençon.

L’affaire était lancée et selon mon adage « Action / Réaction » nous partîmes lé récupérer le 25 octobre 2003

et le soir même nous la déposions au garage AMA à Alençon conseillé par Jean Moulin.

En accord avec le garagiste, nous avons passé toute la journée du 5 novembre 2003 à la démonter complètement.

LES PHASES DE DEMONTAGE

Après peinture, la voiture a été récupérée le 29 novembre 2003 et amenée chez Jean Moulin pour remonter les éléments de carrosserie.

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Avant le retour chez moi à Arcueil, Jean Moulin nettoie au karcher tout le train avant.

Tous les travaux de remontage autres que la carrosserie, je les réaliserai tous les soirs dans mon box en sous-sol de 3m sur 10 !

Côté mécanique, le moteur a été refait entièrement par Bertrand Hervouet, comme la boite refaite à neuf, le tout nettoyé à fond :

RECAPITULATIF DES TRAVAUX DE RESTAURATION :

EN ROUTE POUR RETROMOBILE A LA PORTE DE VERSAILLES

Le 7 février 2004, la voiture est terminée à temps pour être exposer à Rétromobile.

 Fraîchement opérationnelle, mais pas tout à fait finie, la voiture regagna par le boulevard des maréchaux, la Porte de’ Versailles, un bidon d’essence entre les jambes, sans signes extérieurs administratifs : pas de rétro, pas de CT, pas d’assurance.

Seule entorse, le « grand bleu » (notre lieutenant de police Hervouet) m’avait dissuadé de venir avec l’immatriculation de l’expédition.

Je dus visser mes plaques, car j’avais achetée cette voiture à mon nm et que je voulais garder en souvenir de la voiture de ma jeunesse.

MISE EN PLACE

Pour nous, le Salon commença dès le mercredi, car la décoration du stand ensablé pour la circonstance, demandait une préparation préalable. Malgré une surface réduite de 10m2 à cause du cours de l’Euro, l’étendue réservée à la voiture ressemblait à la « mer de sable » : une voiture bien présentée vaut mieux que deux négligemment posées.

Serpents, corne de bœufs, tête de mort et quelques épineux autour de pierres apparentes, finissaient de donner une illusion type Ushuaïa, accentué par un poster vertical derrière la voiture.

Celui-ci donnait une profondeur au champ visuel et permettait de donner l’illusion d’une résurrection de la fameuse caravane IC 16, objet de notre présentation.

Tout fut installé dans les temps à une cadence régulière et sans nervosité : chaque équipe se cantonnant dans sa charge.

Pendant ce temps, votre serviteur mettait sous maquillage la PL 17 super Luxe, vedette de cette mise en scène. Une fois terminée, le résultat prouva que la machine à remonter le temps existait bel et bien

Une fois posée sur le stand, l’illusion fut parfaite.

Notre reporter-photographe de l’expédition, André Pavolini, se trouva rajeuni de plusieurs années. Sa cure de jouvence durera 10 jours sans défaillance.

Dès vendredi 8h, le salon était ouvert à la Presse écrite et télévisuelle.

L’impact fut à la hauteur de notre ambition.

TF1 me filma pendant 1’30 pour passer au journal de Claire Chazal.

Le but étant de raconter brièvement la restauration d’une voiture ancienne par un béotien !

Puis, comme tous les ans, nous avons eu droit au défilé des amoureux de la marque et de ceux qui n’avaient retenu que la fragilité surfaite des Panhard.

Le point clé du stand restera l’éclaté du bicylindre en animation électrique.

Réalisé à l’age de 14 ans par Reynald Vercoutter, il occasionna des files d’attente digne des meilleurs centres de sécurité sociale !

Puis ce fut notre traditionnel cocktail fixé le vendredi au cours duquel Jean Panhard nous fit une nouvelle fois l’honneur et le plaisir sa présence avec Pavolini.

Ce Rétromobile 2004 restera pour moi comme l’un de mes meilleurs souvenirs sous la coupole du grand Hall des expositions de la Porte de Versailles.

Quant à la PL17, je l’avais emmenée avec moi en Bretagne. Puis, pour passer à autre chose, je l’ai vendue à Vanessa Police qui m’avait remplacé après ma démission du DCPL. Elle-même l’a revendue et depuis elle vit au Japon où David Deroy me l’a retrouvée…

Charly RAMPAL